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L’hypnose et ses diverses applications dans l’enquête judiciaire

Après avoir été tantôt admirée, tantôt mise à l’index, l’hypnose est aujourd’hui utilisée comme outil efficace dans de nombreux domaines : gestion de la douleur et anesthésie, psychothérapie, sevrage tabagique, gestion du stress, mais aussi dans l’accompagnement de sportifs et artistes et bien d’autres champs encore. Dans la présente contribution, Cécile Grayet, psychologue et analyste du comportement auprès de la police judiciaire fédérale, se penche sur la question suivante : que peut apporter l’hypnose au travail policier en général et plus particulièrement à l’enquête judiciaire ?

L’hypnose hier et aujourd’hui

Le phénomène de l’hypnose, qui semble peut-être contemporain à certains d’entre nous, existe depuis la nuit des temps. On en trouve des témoignages dans l’Egypte de Ramsès II, dans la Grèce Antique mais aussi auprès de chamanes, guérisseurs et guides religieux sur tous les continents .

Une première codification de ce phénomène est proposée au 18ème siècle par Franz Anton Mesmer et son concept de magnétisme animal. Il fait le postulat de l’existence d’un fluide magnétique universel. Celui-ci serait susceptible d’applications thérapeutiques, lorsqu’il est canalisé et emmagasiné par le soignant ou transmis vers le patient. Mesmer est le premier à tenter de donner une interprétation rationnelle à des phénomènes décrits sous le terme général de « transe » et qui semblaient, jusque-là, désigner une manifestation magique ou irrationnelle .

Le terme hypnose, quant à lui, va apparaître au 19ème siècle. Le Dr James Braid entreprend alors d’établir les bases scientifiques de ce phénomène. Il démythifie le concept de magnétisme et réfute l’existence d’un fluide. Il met en évidence le rôle de la focalisation de l’attention dans l’hypnose et l’augmentation de la concentration à partir de stimuli sensoriels (points lumineux). En effet, lorsque l’attention est focalisée sur un point, le champ visuel se rétrécit et la concentration peut augmenter. Progressivement, on assiste à une dissociation par rapport à la réalité extérieure, mais aussi vis-à-vis des pensées qui ne concernent pas le discours de l’hypnotiseur ou les objectifs du patient. Cette concentration élargie peut être dirigée à l’intérieur de soi, pour un travail d’ordre psychologique ou médical. On peut considérer que le plus grand mérite de James Braid est d’avoir compris qu’hypnotiser relevait davantage d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir-être que d’un pouvoir . Il définit déjà à l’époque l’état hypnotique comme un fonctionnement cérébral singulier, où la sensibilité à la suggestion est augmentée.

L’hypnose connaît quelques années de gloire à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle : elle fait l’objet de beaucoup d’attentions, de recherches et… suscite de grandes polémiques. Elle va ensuite souffrir d’une mise à l’index, alors que la psychanalyse de Freud est en pleine expansion. C’est essentiellement grâce au psychiatre américain Milton Erickson (1901-1980) que l’hypnose va être réhabilitée dans le champ de la médecine. M. Erickson va proposer une hypnose indirecte, permissive, à l’opposé des techniques directes et autoritaires du siècle précédent. Il personnalise les techniques de communication avec chaque nouveau patient et la suggestion thérapeutique devient bien plus subtile. Il est probable qu’il inspire la pratique de la majorité des hypnothérapeutes actuels.

Depuis les années 70-80, un nombre croissant d’applications de l’hypnose (thérapeutiques ou non) ont vu le jour. De nombreux scientifiques ont étudié l’hypnose sous l’angle de la clinique et de la recherche, ce phénomène a donc beaucoup évolué. Alors qu’elle a pendant des siècles été associée au monde de l’ésotérisme et du spectacle, l’hypnose est aujourd’hui reconnue par toutes les grandes Sociétés nationales de médecine comme une technique médicale à part entière.

Définition et phénomènes hypnotiques

Afin de parler d’une même réalité, nous devons passer par l’épreuve de la définition.

L’hypnose est un état modifié de conscience, accompagné d’une indifférence à la réalité extérieure

Nous pouvons estimer qu’il existe aujourd’hui un consensus pour considérer que l’hypnose est un état modifié de conscience, un état de grande concentration sur une idée, une image, une émotion ou une sensation interne, accompagné d’une indifférence à la réalité extérieure. Tout se passe comme si certaines fonctions étaient placées en mode automatique, afin de laisser la place à d’autres processus. L’état d’hypnose ne peut donc pas être assimilé à du sommeil. Cette affirmation est soutenue par l’imagerie médicale : il est en effet démontré que l’hypnose active des zones spécifiques du cerveau, différentes de celles qui sont actives en état de sommeil ou de rêve. Pour être synthétique, nous pouvons décrire l’état hypnotique comme étant à la fois l’activation des circuits attentionnels et des circuits de détente chez un individu.

État hypnotique

Généralement, l’hypnose implique une relation, entre un hypnotiseur et un hypnotisé . Mais des états hypnotiques simples se produisent également en dehors d’une relation interpersonnelle. L’état hypnotique est un état naturel et banal que nous traversons (presque) tous au quotidien. Au volant de votre voiture, il vous est peut-être arrivé de conduire de manière « automatique » et de ne plus être aussi attentif au chemin parcouru. Vous étiez probablement absorbé par une idée, un projet au point de ne pas enregistrer les informations relatives à votre itinéraire. Plongé dans un bon livre ou face à un film passionnant, vous pourriez être pris par l’histoire au point de ne pas entendre la voix d’une personne s’adressant à vous. Peut-être avez-vous fait l’expérience de « décrocher » momentanément de la réalité dans un moment d’attente, d’ennui ou de préoccupation. Ces différentes situations reflètent des transes hypnotiques communes, durant lesquelles l’attention se déplace spontanément vers des stimuli internes. Durant ces phases, certaines parties de notre cerveau se mettent au repos, tandis que d’autres sont activées permettant ainsi un fonctionnement différent nécessaire à l’organisation mentale des informations .

L’état hypnotique est associé à différents phénomènes, d’ordre physique ou psychologique . On peut, entre autres, obtenir une modification de certaines perceptions sensorielles, une hypermnésie ou une amnésie, une distorsion de la perception du temps, une progression ou une régression en âge, un retour à un fonctionnement physiologique optimal, une diminution de la perception de la douleur, un accès facilité aux émotions, une désinhibition de certaines pensées, …

Imagerie mentale

L’imagerie mentale est également plus vive lorsqu’elle est vécue en état hypnotique. Ces phénomènes hypnotiques sont les outils de travail de ceux qui pratiquent l’hypnose, quel que soit leur cadre de travail. Par exemple :

  • le dentiste cherchera à diminuer la perception d’intensité lumineuse ou de bruits désagréables (fraise) pendant son intervention ;
  • le thérapeute cherchera à faire revivre un souvenir particulièrement agréable et sécurisant pour la diminution de l’anxiété et le bien-être de son patient;
  • l’anesthésiste utilisera la distorsion temporelle pour diminuer la perception de la durée d’une intervention chirurgicale;
  • le praticien en hypnose judiciaire suscitera une régression en âge et profitera de la vivacité des images pour obtenir un témoignage plus complet sur des événements.

Fausses croyances

Malgré l’utilisation croissante de l’hypnose dans le champ scientifique, certains malentendus concernant la nature et le fonctionnement de l’hypnose ont la vie dure. De fausses croyances se sont développées et sont parfois alimentées par l’hypnose de spectacle . Nous avons déjà cité celle qui associe hypnose et sommeil. C’est probablement le malentendu le plus répandu dans ce domaine. Contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord, une personne en hypnose est très concentrée, elle ne dort absolument pas.

Une personne en hypnose est très concentrée : elle ne dort absolument pas

Nous avons également bousculé l’idée selon laquelle l’hypnose est essentiellement due au pouvoir et/ou au charisme d’un hypnotiseur. Non, il n’existe pas de fluide ou de pouvoirs surnaturels ! L’hypnotiseur ne peut faire que ce que le sujet lui permet de faire. Dans la vie de tous les jours, lorsqu’une personne est très motivée ou impliquée dans une tâche précise, elle est susceptible de glisser spontanément dans un état hypnotique afin de faciliter la réalisation de cette tâche. Ce que fait l’hypnotiseur, lors d’une hypnose formelle, n’est rien d’autre qu’exploiter cette capacité naturelle avec la coopération et l’assistance du sujet. L’hypnose étant la reproduction d’un état naturel et spontané, tout le monde peut y avoir accès, bien qu’à des degrés variables. L’hypnose n’est donc pas plus accessible aux personnes faibles mentalement. Il est d’ailleurs démontré que la capacité à rentrer en hypnose est indépendante de la capacité à être influencé.

Cela étant dit, nous ne pouvons toutefois pas nier que l’état d’hypnose s’accompagne d’une augmentation de la suggestibilité. C’est d’ailleurs aussi pour cela qu’elle est utile dans une stratégie thérapeutique : les suggestions du thérapeute sont censées aider le patient à modifier une perception, moduler des émotions, désinhiber des pensées ou des comportements, envisager de nouvelles solutions. Que doit-on alors en penser ? L’hypnose est-elle dangereuse dans un contexte judiciaire ?

Hypnose et suggestibilité

La suggestibilité est la faculté d’un individu d’accepter, d’une manière plus ou moins intense, les idées proposées. Nous savons que cette suggestibilité est favorisée par l’état hypnotique. On pourrait dire que le sens critique se trouve temporairement suspendu, à des degrés divers selon les individus et les situations. Ceci pose évidemment question dans le cadre du recueil de déclarations.

Il est cependant important de réaliser que la suggestibilité fait partie intégrante de toute communication humaine. Il est légitime de s’interroger sur les possibilités de manipulation d’un praticien en hypnose, mais cette interrogation devrait être appliquée à toutes les relations interindividuelles,  à toutes les situations d’entretiens et à toutes les stratégies de communication. Le fait de vivre une situation de fragilité induit également une suggestibilité plus importante vis-à-vis d’autrui et en particulier envers ceux à qui on prête une fonction importante.

 

Chaque personne qui reçoit la mission de consigner le récit d’une victime, d’un témoin ou d’un suspect devrait être consciente de sa capacité à faire varier le contenu d’une déclaration par son attitude, la formulation de ses questions, ses mimiques, le ton de sa voix, etc. qu’il utilise ou non des ficelles de communication hypnotique. Toute audition s’inscrit au sein d’une communication et d’une relation, c’est pourquoi le risque de suggestion doit toujours être pris en compte. En guise d’illustration très simple, il est clair qu’une question négative et suggestive hors état hypnotique (Vous n’avez pas vu comment il est parti ?) est bien plus dommageable pour le recueil d’informations qu’une question ouverte posée à un individu en état hypnotique (Que pouvez-vous me dire sur son départ ?). Et pour rappel, les personnes entendues ne nous attendent pas toujours pour glisser spontanément dans un état hypnotique, surtout si la tâche de rappel demande concentration et si les événements sont difficiles. Bref, nous ne contrôlons pas toujours si une personne en face de nous est en état d’hypnose ou pas !

Les expériences d’hypnose judiciaire avec les victimes et témoins

L’hypnose est utilisée en Belgique dans le cadre d’enquêtes judicaires depuis la fin des années 90. Aujourd’hui encore, son utilisation suscite parfois des réticences auprès de magistrats ou enquêteurs. De notre expérience, la plupart des personnes informées sur la nature exacte de l’hypnose et le fonctionnement de ces entretiens avec des témoins et victimes diminuent leurs réserves vis-à-vis de l’hypnose judiciaire et manifestent de l’intérêt pour la technique. Grâce à cet exposé, vous aurez compris que l’expert qui va mener ce type d’entretien cherche à produire chez la personne entendue un état de relaxation, une concentration augmentée et une visualisation vivace des souvenirs (grâce à une régression dans le passé) et ce, afin d’avoir accès à davantage de souvenirs stockés en mémoire. Il stimule une capacité naturelle, inhérente à l’être humain, en collaboration avec la victime ou le témoin. Il n’est pas question de contrôle de l’hypnotiseur sur l’hypnotisé, ou d’une expérience magique ou dangereuse.

Ce serait une erreur d’accorder une valeur plus importante à un témoignage recueilli sous hypnose en comparaison d’un témoignage classique

Dans la pratique, les entretiens sous hypnose ont déjà mené à l’identification de plaques d’immatriculation, à des portraits-robots discriminants et efficaces, à des descriptions précises d’armes, de trajets, de gestes, … utiles à l’enquête. Mais quelle efficacité peut-on généralement accorder à la technique ? Le témoignage fourni sous hypnose est-il plus complet et/ou plus fiable que celui livré de manière « classique » ?

(Re)structuration de la mémoire

La question est plus complexe qu’elle n’y paraît au premier abord. En effet, la fragilité des témoignages n’est plus à démontrer. Cette fragilité est essentiellement due au fonctionnement de la mémoire . La mémoire est un processus dynamique : nos souvenirs sont retravaillés, modifiés, quasiment à chaque remémoration. Lors des phases d’encodage, de stockage ou de rappel d’une information, des biais peuvent intervenir et engendrer des erreurs. L’hypnose ne permet malheureusement pas d’éliminer ces biais. C’est pourquoi ce serait une erreur d’accorder une valeur plus importante à un témoignage recueilli sous hypnose en comparaison d’un témoignage classique. Rien ne permettra de revenir à l’événement initial. Ce que l’hypnose permet de retrouver ne correspond pas à un enregistrement exact d’un événement, mais reflète la représentation qu’une personne a de cet événement. Si l’expert demande à un témoin en hypnose de « revivre » un accident, il ne le revivra pas réellement, mais le reconstruira et fera l’expérience de sa représentation de ce moment.

Faux souvenirs

Nous avons également discuté de la suggestibilité augmentée en état d’hypnose. Afin d’obtenir un récit exploitable, l’expert en hypnose se doit d’être doublement attentif à son attitude et son questionnement. Il est primordial d’adopter une attitude neutre, d’ouvrir son questionnement et de ne pas insister si le témoin ou la victime estime ne plus avoir de nouvelles informations à livrer. Procéder différemment risque de susciter de faux souvenirs.

Illusion de confiance

Nous pouvons soulever un autre inconvénient lié à la technique : l’état d’hypnose augmente la confiance accordée à un souvenir, même si la mémoire s’avère incorrecte. Ceci signifie qu’une information retrouvée en hypnose va être jugée très fiable par le témoin, indépendamment de son degré d’exactitude. L’enquêteur ne peut donc pas se baser sur le jugement de la personne entendue pour décider du poids à accorder à l’information.

Augmentation du rappel d’informations

Après ces quelques réserves, la recherche scientifique nous permet tout de même de nous montrer positifs vis-à-vis de l’application de l’hypnose au profit de l’enquête judiciaire . Il est démontré que l’hypnose permet d’augmenter le rappel d’informations, en comparaison avec une situation de rappel simple. Cependant, il n’y a aucune preuve attestant d’une augmentation de l’exactitude de ces informations. Nous prendrons un exemple simplifié et fictif pour illustrer cette affirmation. Si un individu, à l’occasion d’une première audition, livre 6 informations sur un auteur, dont 4 sont exactes et 2 inexactes (simplement parce que l’exercice de mémorisation engendre inévitablement des erreurs), lors d’un entretien sous hypnose subséquent, nous pourrions attendre peut-être 9 informations, dont 6 seront exactes et 3 erronées. Nous aurons gagné 3 informations mais le taux d’erreur resterait inchangé : un tiers des informations serait incorrect. En conclusion, nous pouvons dire que nous pouvons attendre une augmentation modeste de nouvelles informations correctes grâce à un entretien sous hypnose d’un témoin ou d’une victime. Comme c’est le cas avec toute déclaration, il convient de confirmer ou infirmer par d’autres moyens d’enquête toute nouvelle information récoltée.

Entretien cognitif

Une technique alternative à l’hypnose, nommée entretien cognitif, semble également donner de bons résultats. Celle-ci a été développée par Ronald Fisher, de l’université internationale de Floride, dans l’optique d’offrir aux policiers un protocole efficace pour aider les témoins et victimes à améliorer la qualité de leur témoignage . La technique de l’entretien cognitif est basée sur la recherche scientifique sur le fonctionnement de la mémoire et le développement cognitif. Elle applique des principes similaires à ceux qui sous-tendent l’hypnose judiciaire, mais sans induction formelle d’un état de conscience modifié (accueil personnalisé du témoin ou de la victime, recontextualisation des faits, respect du rythme et de la structure de pensée, utilisation des différentes modalités sensorielles). Selon certains scientifiques, l’entretien cognitif pourrait réduire les risques de nouvelles informations erronées dans les déclarations. Cette technique est actuellement mise en œuvre au sein du service des sciences du comportement avec de premiers résultats prometteurs.

Que l’on fasse appel à l’hypnose ou à l’entretien cognitif, il est important de suivre quelques recommandations pour assurer un niveau de qualité suffisant au recueil d’informations :

  • faire appel à un expert, le plus rapidement possible après les événements. Une trace mnésique récente donnera toujours lieu à un meilleur témoignage ;
  • entendre la personne de manière précise et approfondie, mais pas à répétition, avant l’entretien sous hypnose ou l’entretien cognitif’. Nous savons que les rappels multiples augmentent le taux d’erreurs ;
  • confronter les suspects aux éléments de preuve ou aux photos après l’entretien. Ces éléments risqueraient d’agir comme des suggestions lors du recueil d’informations s’ils étaient dévoilés avant l’expérience sous hypnose ;
  • nourrir des attentes réalistes vis-à-vis du résultat. C’est en évitant toute pression positive ou négative liée à l’utilisation de la technique que nous pouvons obtenir les résultats les plus fiables. On conseille de communiquer au témoin ou à la victime que l’hypnose ou l’entretien cognitif ne permet pas toujours de retrouver de nouveaux éléments utiles à l’enquête. Il faut éviter à tout prix la recherche d’une performance.

Mais encore ?

Nous venons de traiter de l’application probablement la plus connue de l’hypnose au sein des services de police et de l’enquête judiciaire. Mais d’autres initiatives existent et méritent d’être citées. Le service d’appui psychologique aux intervenants, attaché à l’institut provincial de formation du Hainaut, utilise l’hypnose dans ses missions d’aide à la gestion du stress, de l’agressivité et des événements traumatogènes, au profit des policiers hennuyers. L’outil est utilisé de manière collective ou individuelle, aussi bien dans des missions réactives suite à des interventions difficiles, qu’à l’occasion de missions préventives (séminaires et formations continuées). Voilà une toute autre application de l’hypnose qui permet d’accompagner et soutenir le personnel confronté à des situations potentiellement stressantes, voire traumatiques.

Dans un registre encore tout à fait différent, l’équipe de négociateurs au sein des unités spéciales a également montré de l’intérêt envers les stratégies de communication hypnotique, afin d’éventuellement les intégrer dans leur pratique de négociation de crise. Nous pouvons facilement détecter les avantages que pourrait apporter une telle communication dans le dénouement d’une situation figée : meilleure synchronisation de la communication, diminution du niveau émotionnel, recherche active de solutions, pour ne citer que ceux-là.

Nous sommes d’avis que le travail judicaire pourrait encore bien davantage profiter des enseignements de l’hypnose. Ce style communicationnel pourrait être avantageusement utilisé en audition, sans hypnose formelle, pour améliorer la relation avec la personne entendue, aider à diminuer le stress lié au contexte, augmenter le niveau de concentration, voire ouvrir de nouvelles perspectives. En permettant à la personne d’expérimenter de nouveaux points de vue, la communication serait plus riche et le recueil d’informations plus complet. L’hypnose propose une autre façon d’écouter et de communiquer qui pourrait faciliter le cours des auditions, que ce soit avec des témoins, des victimes ou des suspects. Elle n’est pas une pratique standardisée, chacun peut donc adapter les stratégies à son propre style, à son contexte de travail et ses objectifs.


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